Il était 04H00 à Damas quand le président américain a annoncé ces frappes depuis la Maison Blanche. Au même moment, des détonations résonnaient dans la capitale syrienne, ouvrant un nouvel épisode de tensions diplomatiques et militaires dans la guerre sanglante et complexe qui ravage ce pays depuis sept ans.
"J'ai ordonné aux forces armées des Etats-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités du dictateur syrien Bachar al-Assad en matière d'armes chimiques", a lancé M. Trump. "Une opération combinée est en cours avec la France et le Royaume-Uni", a-t-il ajouté.
Le régime syrien et ses alliés russe et iranien ont aussitôt condamné.
Les autorités à Damas ont fustigé une "agression barbare et brutale" et accusé les Occidentaux de chercher à entraver une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dont une équipe doit entamer samedi à Douma, près de Damas, son enquête sur une attaque chimique présumée menée le 7 avril.
Avant les frappes, Washington avait toutefois assuré avoir "la preuve" de l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien.
La Russie, qui a affirmé que la défense antiaérienne syrienne avait intercepté 71 missiles de croisière sur 103, a dénoncé ces frappes "avec la plus grande fermeté" et convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
Par la voix de son ambassadeur aux Etats-Unis Anatoli Antonov, Moscou a aussi estimé que ses mises en garde n'avaient pas été entendues et que ces frappes étaient une "insulte" au président Vladimir Poutine.