Par Hava Sokol

Comment comprendre que parfois, différentes personnes confrontées aux mêmes circonstances, vont agir de façon différente ?

Pour reformuler notre question, comment apprendre à contrôler nos émotions ?

Donnons un exemple, deux amis reçoivent de leur patron, une demande pour préparer un projet très important et très complexe dans un temps record.

Malgré le fait que la demande soit la même, le premier ami va sans tarder et avec beaucoup d'empressement se mettre à la tache et rendre le projet en temps et en heure. Le deuxième ami, va être quant à lui, pris de panique devant cette tache importante. Il va perdre ses moyens, rentrer dans un grand stress et être saisi d'angoisse à l'idée de rater son projet et peut-être de perdre son emploi. Il ne va pas dormir la nuit et ne va pas réussir à rendre son projet en temps.

Pourtant, ces deux amis ont le même type d'intelligence.

Alors qu'est ce qui a créé une telle différence de comportement ? La réponse se trouve dans les sages paroles de nos Maîtres.

Ainsi le Baal Chem Tov nous enseigne : "l'homme se trouve là où ses pensées se situent" ou comme le dit le Rabbi : "Pense bien et tout ira bien".

Cela parait si simple, et pourtant beaucoup de sagesse se cache derrière ces quelques mots.

On pourrait croire que ce qui sculpte notre vie, ce sont les circonstances qui se déroulent au fur et a mesure de notre existence et pourtant cela n'est pas tout à fait juste, ce qui dirige notre vie, ce sont nos pensées et nos réactions face à ces circonstances.

Le cerveau humain fonctionne d'une telle façon qu'une circonstance crée une pensée, qui entraîne un sentiment qui produira une réaction, comme le disent nos Maîtres : "le cerveau domine le coeur".

Reprenons notre exemple : les circonstances ont été la "demande du projet".

Pour le premier ami, la pensée qu'il a créé face à cette circonstance fut : "très bien, j'adore ce sujet, c'est un sujet que je maîtrise très bien, je vais faire ce projet vite et je suis sûr que mon patron sera ravi". Cette pensée a créé en lui, un sentiment de sécurité et de confiance, qui a abouti à une action, la réussite de son projet.

Pour le deuxième ami, la pensée qu'il a créé face a cette circonstance fut : " je n'y arriverai jamais, c'est impossible, c'est beaucoup trop de boulot dans un laps de temps beaucoup trop court, ce n'est pas dans mes capacités". Cette pensée a créé en lui, un sentiment de stress et d'angoisse, qui a abouti à l'échec de son projet.

Pour résumer, lorsque nous nous trouvons devant une situation stressante, nous ne pouvons pas toujours changer la situation, mais nous pouvons apprendre à déceler la pensée qui a créé en nous ce stress afin de la changer et de transformer le stress en énergie positive et constructive, c'est ce qui s'appelle l'autosuggestion.

Il faut utiliser son pouvoir d'autosuggestion pour augmenter son niveau de sérénité. L'autosuggestion doit être exprimée d'une façon positive. Il faut se répéter ce que l'on veut vraiment et non pas ce que l'on ne veut pas. Ainsi, il faut se dire "je deviens chaque jour et tous les jours plus serein". Ou même, "je deviens de plus en plus serein à chaque étape que je franchis" lorsque l'on se promène. On ne fait pas nécessairement une affirmation concernant sa situation actuelle, on envoie à son cerveau des messages dont on veut que notre cerveau fasse une réalité.

Finalement chacun d'entre nous entretient avec lui-même, un dialogue tout au long de la journée, si ce dialogue est positif, il entraînera un comportement positif, il permettra d'être de bonne humeur et plein d'énergie. Par contre, si toute la journée nous entendons cette petite voix négative, ceci nous mettra de mauvaise humeur.

Nous pouvons voir aussi dans nos Parachiot, cette différence de comportement face à des situations semblables, Avraham et Noah, furent tous deux confrontés à une génération d'impies qu'ils devaient sauver. Malgré des efforts, Noah n'a pas réussi à transformer sa génération, il n'a sauvé que sa famille du déluge, alors qu'Avraham a créé le monoteisme et il a révolutionné la façon de pensée du monde entier, ce qui a des répercussions jusqu'à ce jour !

Finalement, quelle a été la différence entre ces deux hommes? Si nous mettons cette question à la lumière de ce que nous avons dit précédemment, peut-être que Noah n'était pas assez convaincu de la force de son message, peut-être que sa voix interne lui disait "je ne vais jamais y arriver", il manquait peut-être de confiance en lui-même. Alors qu'Avraham, à partir du moment où il a découvert la vérité de la torah, s'est rempli du feu de la vérité, et ne pouvait s'arrêter jusqu'à ce qu'il contamine de monde entier de cette lumière incroyable qu'est la torah car "une chose qui sort du coeur rentre dans le coeur du prochain".

Avraham n'a pas vécu son judaïsme comme un automatisme ou une corvée, il le vivait avec joie et passion, avec un tel amour qu'il ne pouvait que toucher et convaincre chaque personne qu'il rencontrait.

Cest pourquoi nous sommes les enfants de Avraham car nous devons à son image, vivre notre judaïsme de tout notre corps, de toutes nos forces et de tout notre coeur et ainsi, faire vibrer tout notre entourage de joie et d'amour. Que D. nous donne les forces et la sagesse de Le servir dans la joie.