Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek

Le début de cette paracha nous raconte l’acte exemplaire accompli par Pinh’as, fils d’Eléazar le Cohen, acte qui a permis d’arrêter la mort des enfants d’Israël et de les inciter à faire Téchouvah.
Un peu plus loin au cours du recensement nous retrouvons un passage remarquable et inattendu : « …et les enfants de Kora’h ne sont pas morts.. » et Rachi de commenter : « Eux aussi faisaient partie des incitateurs au début mais au moment de la révolte ils ont fait Téchouvah dans leur cœur. C’est pourquoi une place élevée leur a été réservée au Guehinom où ils ont pu rester ( Sanhédrin 110A)».

Plusieurs questions surgissent :
1- d’où Rachi déduit qu’ils étaient eux aussi incitateurs, à l’instar de Datan et Aviram ?
2- puisqu’eux avaient Téchouvah pourquoi leur nom est il cité ici, associé au rappel de la controverse de Korah et non avec le passage qui recense leur famille, la tribu des Leviim?
3- Enfin quand ont ils réapparus ? Le sens simple de la Torah n’évoque pas cette remontée de Guéhinom ?

Pour comprendre ce dernier point il faut dans un 1er temps se souvenir de ce que le texte disait dans la paracha de Kora’h : « …ils sont descendus vivants dans l’abîme, ils ont été perdus de l’assemblée.. ». Ce passage est redondant, pour sûr s’ils sont descendus dans l’abîme ils ne pouvaient plus faire partie de l’assemblée !

En réalité ceci sous-tend le déroulement suivant : ils ont été perdus , ils ne faisaient plus partie de l’assemblée, celle qui a erré pendant les 38 ans qui ont suivis l’épisode des explorateurs, puis à la génération suivante ils ont réapparus, sont sortis du Chéol. C’est ce que veut nous dire ici Rachi de manière allusive au travers de son commentaire. Il faut au demeurant se rappeler la vision qu’a eue Korah de sa descendance ; il a vu le prophète Chmouel de qui 24 gardes de Leviim descendaient sortir de sa lignée. Ils fallaient donc bien que les enfants de Kora’ survivent !

D’où Rachi tire t’il qu’ils étaient eux aussi incitateurs, à l’instar de Datan et Aviram ? Et bien ils ont fait Téchouvah, ils fallaient donc bien qu’ils aient fautés.
Enfin puisqu’eux avaient Téchouvah pourquoi leur nom est il cité ici, associé au rappel de la controverse de Korah et non avec le passage qui recense leur famille, la tribu des Leviim? Parce que c’est le moment opportun pour parler de leur Téchouvah…élément totalement dissocié du compte des Léviim.

L’enseignement principal, celui que nous devons à tout prix retenir, c’est que même une pensée de Téchouvah c’est déjà l’engagement vers la porte de sortie. Pour sûr il faudra concrétiser cette pensée par des actes, mais la pensée permet déjà de sortir du cercle non vertueux et d’orienter positivement nos vies.

On peut comprendre maintenant pourquoi cette paracha se situe juste avant ou pendant les 3 semaines qui, si D veut , seront transformées cette année, grâce à notre Téchouvah, en jours de Joie et d’ Allégresse. Amen !.