Cours du Rav Yossef David Cohen, résumé par Méir Amzelek
Poursuite de ce chapitre traitant des différentes manières de ne pas laisser à son ego bride abattue de crainte qu’il n’envahisse ainsi totalement le paysage.
Curieusement le Tanya donne maintenant le conseil de méditer, de s’attarder à lire des livres de Moussar ( morale) afin de briser les velléités de son cœur. Pire que cela il encourage à se considérer comme méprisable, répugnant à ses propres yeux , à être dégoûté de sa vie !! Il faut avoir évidemment conscience que le but recherché est de rabaisser la Sitra Ah’ara non, que D.ieu préserve , de s’humilier au point de sombrer dans un découragement total, voire de perdre goût à la vie!
Pourquoi cette technique ? Parce que le but du mauvais penchant est de donner l’illusion que son raisonnement est substantiel, plein d’importance…Il n’en est rien la Sitra Ah’ara ( l’autre côté) n’a de pouvoir que par l’illusion qu’elle donne à la consistance de ses raisonnements. En revanche la Kedouchah ( la Sainteté) elle ne fait pas de « bla bla » mais installe chez la personne des bases, des fondations qui sont réelles, solides et vraies.
Donc pour ne pas se fourvoyer il ne faut pas manquer de remettre son âme animale à sa juste place, en sachant pertinemment que pour se faire il faut forcer le trait pour obtenir le résultat escompté. Il faut même s’attarder poursuit le Tanya , s’allonger dans cette auto-suggestion…
La H’assidout explique que l’étincelle, le début d’une idée c’est H’okhma. Il s’ensuit une analyse une construction autour de cette idée cela s’appelle Binah. Celle-ci est représentée par la lettre Hé. Cette lettre a dans sa forme une longueur ( barre verticale) et une largeur ( barre horizontale). La largeur représente le pouvoir d’analyse de Binah qui permet de comprendre et d’envisager les différents moyens, et dans le cas qui nous préoccupe, ceux concernant la lutte contre un ego surdimensionné, en un mot l’orgueil.
Mais cela n’est pas suffisant, il faut aussi le temps de la réflexion, de la méditation pour passer du point de vue théorique au plan pratique en appliquant les méthodes données. Ceci s’appelle la longueur de « l’intellect », autrement dit le temps imparti à la mise en pratique, à l’auto réflexion ! Pour cela poursuit le Tanya il faut des exemples concrets, il faut re-défiler les moments de sa journée qui n’ont pas été conformes, vides ou pire à l’inverse du chemin exigé par la Torah ! Ainsi on aboutira réellement à une répugnance du mal comme le drogué, l’alcoolique qui tout d’un coup réalise la nocivité du produit auquel il est addict.
L’Admour Hazaken rajoute à tout ce qui vient d’être dit une autre nécessité. Après avoir réalisé ce que l’on vient de détailler il faut se fâcher, gronder au sens propre du terme avec une voix tumultueuse son mauvais penchant, sans hésiter à employer toutes sortes d’adjectifs…. Ainsi qu’il est dit il faut toujours exciter son bon penchant contre son mauvais !
Pourquoi tout cela ? Pour prendre conscience , matérialiser de façon concrète que le Yestser Arah est notre ennemi et pour le vaincre il ne faut pas manquer d’utiliser de « cruauté » envers lui, dans un 1er temps à tout le moins. Inverser en quelque sorte notre tendance naturelle qui est d’être sévère avec les autres et de trouver toutes les excuses et les raisons du monde pour notre propre personne. La Avodah, le service divin exige exactement l’inverse.
Par la suite, une fois soumis, le Yester Arah pourra alors transformé, mais pas avant !
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