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Rav Yossef David Cohen
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Mercredi, 12 Novembre 2014 10:40 |
Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek,
Rachi explique en citant un midrache que la juxtaposition des épisodes de la ligature d’Itsh’ak et de la mort de Sarah se justifient par la corrélation qu’ont ces 2 évènements. Une des interprétations est de dire que lorsque Sarah réalisa que son fils allait être sacrifié et qu’il fut épargné au dernier instant l’émotion fut si forte qu’elle l’emporta !
Indépendamment du type d’interprétation une question agace les commentateurs, notamment le Ohr Ha H’aïm Hakadoche : est ce que Sarah a quitté ce monde avant son temps ou en son temps ? Elle vécut 127 ans nous dit le premier verset de la paracha : "100 ans et vingt ans et sept ans". Cette décomposition de l’âge, cette redondance du mot an est là afin de nous enseigner qu’à cent ans elle était aussi exempte de faute qu’à vingt ans [âge qu’il faut dépasser pour être susceptible de recevoir une punition du ciel] et qu’à vingt ans elle était aussi belle qu’à sept ans. Une autre explication pour laquelle le Texte de la Torah répète avec insistance « la vie de Sarah », telle était « la vie de Sarah » en détaillant les années, les dizaines et les centaines, c’est pour nous dire qu’elle a pleinement vécu, très exactement que sa vie forme un ensemble parfait. Rabbi Yohanan illustre cette idée en disant qu’elle était comme une génisse parfaite. Qu’est ce qui sépare ces 2 explications qui apparemment semblent vouloir dire la même chose de 2 manières différentes ? En réalité la 1ère explication tend à souligner la perfection sur le plan de l’assiduité, la perfection dans la continuité de l’acte parfait chaque jour, c’est le travail du Tsadik. C’est l’opinion retenue par Rachi. La 2nde en revanche décrit la perfection résultant de la finalité de sa vie, à l’instar du Baal Téchouva dont la vie n’est pas linéaire du point de vue de son service divin mais qui par sa Téchouvah justement répare rétroactivement. Au final l’ensemble devient parfait. C’est la position que semble retenir Rabbi Yohanan. La Hassidout explique que la vocation de Machia’h va être d’élever le Tsadik au niveau de la Téchouvah !! Aussi surprenante qu’apparaisse cette explication on peut la comprendre en réalisant qu’un travail linéaire, dont la progression graduelle est croissante n’a aucune commune mesure avec un travail ou il faut redistribuer quasiment chaque jour toutes les cartes ! Car c’est ainsi que l’effort de toute une vie peut être sublimé, en particulier lors du départ de ce monde. Et ce labeur doit aussi s’effectuer au niveau du Tsadik. Nous pouvons maintenant répondre à notre question initiale: est ce que Sarah a quitté ce monde avant son temps ou en son temps ? D’après la 1èere explication elle quitté ce monde de manière précoce puisque cette émotion soudaine qui l’a emporté a interrompu de manière accidentelle le fil conducteur qui devait mener son «travail» à son terme. En revanche d’après la 2nde explication qui dit qu’elle élève toute sa vie chaque jour y compris d’une certaine façon le futur potentiel, alors sa mission a entièrement été accomplie, comme une génisse parfaite. C’est la raison pour laquelle le Rabbi donnait lorsqu’on lui présentait un projet un 1er dollar pour l’accomplissement de celui-ci et dans le même temps un 2nd dollar pour un autre projet futur. Rien ne doit nous donner le sentiment de quelque chose d’abouti…
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