Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek,
Jusque là l’Admour Hazaken a mis l’accent sur la Simh’a son importance, sa centralité même dans le Judaïsme et les différents moyens de l’atteindre. Ce nouveau chapitre va aborder un point essentiel du discours du Tanya qui s’appuie sur le verset notoirement connu : « ..de ta bouche et de ton cœur la chose est très proche de toi pour que tu l’accomplisses.. ». Cet aspect, aussi étrange que cela puisse paraître de prime abord, est primordial dans son essence, à lui tout seul, c’est à dire détaché de l’intervention de l’intellect et des sentiments.
La Avodah, le service divin du Bénoni se révèle pourtant particulièrement ingrat puisque elle n’aboutit pas à l’éradication du mal. Au contraire, d’entrée de jeu il est avoué que la lutte sera permanente et que l’âme animale aura droit de cité tout au long de la vie, que son action peut être affaiblie mais subsistera tout de même. Sa mise à mort n’est que le privilège du Tsadik ! Le Bénoni doit donc se contenter du contrôle permanent, harassant même , contre son mauvais penchant agissant en pensées, paroles et actions ! A quoi bon alors cette descente de la Néchamah d’un endroit si élevé jusque dans le corps si ce n’est pas pour transformer le mal inhérent à ce dernier ? Il faut donc en conclure que c’est la force de l’action, de l’effort assidu qui prime et au fond pas le résultat. C’est une donnée centrale des mitsvot qui, y compris celles qui n’ont pas pour support un objet matériel comme les Téphillines, la nourriture, le verre du Kiddouche…toutes disions nous incluses l’Amour de D, l’Etude de la Torah ont en bout de piste pour propos , pour but l’impact sur le matériel ! Nous allons étayer cela à l’aide de 2 exemples concrets. Histoire : « Un jour le Tséma’h Tsedek but d’affilée 3 verres d’un alcool russe à 95°. Les Hassidim présents s’en émurent, persuadés que l’histoire aller se terminer en un autre « Pourim ». Mais il n’en fût rien car le Tsadik après avoir essuyé d’un revers de main son front, poursuivit avec toutes ses facultés et son sérieux les explications profondes qu’il était en train de délivrer. Interrogés par ses disciples il leur expliqua à l’aide d’un passage de Guémara : « un vin très fort, une vraie peur le rend quasi inactif ! ». En passant sa main sur son front il avait médité un instant à la crainte de D et cela avait suffi pour faire avorter la force de l’alcool. On voit donc de cet histoire que la crainte de D a un impact physique.
Histoire : « Dans la même veine Rabbi Nah’oum de Tchernobyl justifiait son obésité non par la quantité de nourriture que d’ailleurs il n’absorbait pas, mais par le plaisir qu’il éprouvait en répondant « Amen Yéhé Cheméh Rabba » au cours du Kadich. » Là aussi l’histoire prouve qu’une facette immatérielle du service divin, la parole, a une action sur le matériel.
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